Les repères chronologiques
- VIIème siècle
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640
Fondation d’une église et d’un monastère, dans la localité des fossés.
- IXème siècle
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860
L’invasion normande. Occupation des lieux dits.
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868
Transport des reliques de Saint Maur, sur ordre de Charles le Chauve, depuis l’Anjou jusqu’à l’Abbaye des Fossés. Ce Saint fut l’objet d’une grande venération et le pèlerinage fort renommé. Avec le temps, les Fossés deviennent Saint Maur Des Fossés.
- XIIème siècle
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Apogée de la puissance de l’Abbaye qui possède de très nombreux biens, tant en région parisienne, qu’en les évêchés de Chartres et de Sens.
- XIIIème siècle
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1274
Dénombrement de la milice locale, qui comprend quatre classes, en fonction de l’évaluation de leurs biens. Chaque classe était armée différemment. Ceux de la quatrième portaient l’arc ou l’arbalète et le couteau.
- XVIème siècle
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1533
Extinction de la dignité abbatiale, les lieux deviennent Chapitre de Chanoines. Catherine de Médicis est alors dame du lieu, qui devient ensuite propriété des Condé. Ceux-ci embellissent le château.
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1595
La confrérie de Saint Sébastien, patron des archers, avait son siège dans l’église. Les Chanoines donnent à la compagnie la permission de porter les armoiries du chapitre sur son drapeau.
- XVIIème siècle
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Déclin de la renommée de Saint Maur.
- XVIIIème siècle
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27 avril 1733
La 1ère Compagnie d’Arc de Saint Maur reçoit un nouveau drapeau.
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1734
La Compagnie adopte les statuts rédigés par Monseigneur Arnault de Pomponne, sur demande du roi Louis XV, afin d'uniformiser les règles régissant les compagnies d’Arc.
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1750
Transfert des reliques de Saint Maur à Saint Germain des Prés.
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5 août 1781
«Mandat» de la 1ère Compagnie d’Arc de Saint Maur aux Compagnies voisines pour un tir dont le prix était offert par Monseigneur le duc Enghien, Prince de Condé, alors âgé de neuf ans. C’est lui qui sera fusillé sur ordre de Napoléon dans les fossés du château de Vincennes en 1804.
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27 février 1790
Les chevaliers et officiers de la compagnie prêtent le « Serment civique » à la révolution.
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13 juin 1790
Dissolution des Compagnies d’Archers, lesquels sont incorporés dans la garde nationale.
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1792, 1793
Toutes les reliques de Saint Germain des Près sont brulées par les révolutionnaires. Vente du château et de son parc. Démolition des bâtiments.
- XIXème siècle
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1804
Les compagnies d’arc se reconstituent, rétablissement des confréries religieuses de Saint Sébastien.
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1853
Vente du Parc par Mr Moynat à la Société des chemins de fer de l’est, laquelle vend les terrains par lots après division. Les lieux d’entrainement de la Compagnie sont toujours situés à proximité des ruines de l’abbaye. Une « impasse du jeu d’arc » existait. Une rue de l’arc, à proximité du stade Chéron est peut être une subsistance d’une allée du parc.
- XXème siècle
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Début XXème siècle
La Compagnie s’est transférée impasse des Marais pour y tirer. Son siège se trouve au café de l’Union (Au rendez vous des chevaliers d’arc) à l’angle de la rue des Ecoles.
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1958
La Compagnie est expulsée du terrain de l'impasse des Marais par le Ministère de l’Education Nationale.
Fusion de la 1ère Compagnie d’Arc de Saint Maur, qui a des effectifs, mais plus de siège, avec la compagnie d’arc de la Varenne Saint Hilaire, qui a un terrain avenue du Bac, mais plus d’adhérents (sous le nom de Compagnie D’Arc de Saint Maur).
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1970
La Compagnie est sollicitée par un promoteur. Après maintes transactions et délibérations, un transfert au 55 quai de Bonneuil est voté.
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Avril 1974
L’inauguration des nouveaux locaux et des terrains d’entrainement attenants est présidée par Mr Gilbert Noël, maire de Saint Maur des Fossés, accompagné du capitaine de la Compagnie: Mr Jean-Claude Houel.
Comme on le voit dans la chronologie ci-dessus, l’existence de l’abbaye et son importance nécessitent une protection. Dès le début, un corps d’archers était intégré à celle-ci pour sa défense. Lors des invasions normandes, aussi bien que pendant la guerre de Cent ans, ce corps dût subir les aléas de la guerre, puis, avec l’apparition des armes à feu, l’intérêt de l’arc disparut.
Aux compagnies guerrières succédèrent dès lors des sociétés où l’usage de l’arc devint un sport avant la lettre. Les Compagnies d’Arc s’organisèrent autour de règles de fonctionnement largement issues du compagnonnage, assurant à leurs membres une entraide mutuelle. Du fait de la hiérarchisation de la société de l’époque et de l’influence de la religion, les compagnies étaient placées sous la tutelle ou le patronage de la noblesse et du clergé.
Le renom de ces sociétés était dû à la probité de ses membres, chacun n’ayant pu être accueilli que dûment parrainé et reconnu comme un parfait honnête homme, respectueux des lois et bon chrétien. Les traditions internes mettaient en valeur les qualités humaines et quelques compagnies virent éclore, au siècle des Lumières, des foyers de discussion philosophique, souvent en relation avec d’autres mouvements. Les nobles, jusqu’au plus haut niveau, ne dédaignaient pas la pratique du tir à l’arc, et cet ensemble de tenue morale et de bonne fréquentation amenèrent l’expression du « Noble jeu de l’arc » pour désigner les usages des compagnies.